Par Aristote
Marianne dans une école de la République - © Razak
J'aurais pu écrire un bel article avec quelques belles citations boursouflées.
Illustrer notre propos en nous drapant dans l’étoffe de nos grands héros Jaurès, Mendès-France, Mitterrand.
Faire des phrases et des formules, utiliser tous les mots- valises usés jusqu’à la corde et qui plombent le débat politique depuis tant
d’années.
Non. Je préfère le dire simplement, avec sincérité et cœur.
Le mensonge de Jérôme Cahuzac nous a meurtris. Profondément blessés non pas de manière affective ou parce qu’il aurait froissé notre égo socialiste, en
nous faisant prendre des vessies pour des lanternes. Non, Jérôme Cahuzac nous a meurtris dans notre idéal et notre sens profond de la mission.
Car c’est bien ainsi que la plupart d'entre nous se vivent. Simples militants ou engagés dans des associations. Journalistes d'opinion ou citoyens anonymes
concernés par les droits humains et la justice.
Oui, une blessure, morale, profonde. Car nous considérons à tort ou à raison, et ça n'est pas uniquement l'apanage de la gauche, que ceux qui servent ce
pays n'ont pas de droits, encore moins de passe-droits.
Non, ils ont seulement uniquement des devoirs : répondre aux désirs, aux espoirs, aux attentes, aux impatiences des citoyens. Remettre la France sur les
rails dans leurs domaines respectifs, forger une société d’égalité et de justice, travailler à la force de la France dans le monde, à l’émergence d’un 21ème siècle plus humain et plus
juste pour l’ensemble de l’humanité.
C'est leur seul devoir et c'est un honneur que le peuple leur fait de leur avoir confié cette tâche, noble, épuisante, usante mais formidable. C'est le
seul niveau d'exigence d'un responsable. Au lieu de cela, que voyons nous ? Que sentons-nous ? Un climat délétère, une odeur de sale qui enveloppe peu à peu notre pays dans une écharpe
invisible et empoisonnée.
Poison de la rumeur. Poison des mots excessifs. Poisons des postures politiciennes, liées, à droite comme à gauche à quelques minables calculs
d’apothicaires, de rapports de force dérisoire dans un pays qui doute, se désespère et peut, un jour, se dérober à tout discours de raison si nous continuons à décourager ainsi jour
après jour nos concitoyens.
Tout ce qui rabaisse, affaiblit l’élan que nous devrions avoir, collectivement, pour repartir ensemble, vers demain.
Alors, je le dis simplement :
Halte au feu. Halte aux petites phrases. Halte à la rumeur. Halte au dénigrement.
Il n’est pas acceptable que certains grands magazines se permettent des Une quasiment insultantes pour un chef de l’Etat quel qu’il soit. Ça n'est pas le
niveau. On ne traite pas François Hollande de " pépère " parce que je ne sais quel idiot à feu bon de l'affubler de ce surnom débile et, cru encore mieux de le faire savoir à un
journaliste.
Il n’est pas acceptable que qui que ce soit défie ouvertement l’autorité du Président de la République et du Premier Ministre.
Il n’est pas acceptable que la droite souffle sur les braises, comme si le mot « affaires « était inconnu à son vocabulaire. Et quelle rigolade e voir
François Fillon voler au secours de de pauvre Jérôme Cahuzac qui aurait, selon lui, malmené par François hollande et Jean-Marc Ayrault. De qui se moque-t-il, Fillon ? Lui, qui pour un
bourrage d'urnes, se permet d'accuser de félonie son camarade Copé ? Si la droite à des leçons de maintien à donner, et bien nous avons tous gagné à l'euro millions !
Il n’est pas acceptable non plus qu’un ancien camarade socialiste se livre verbalement à des propos qui ne sont pas dignes du grand républicain qu’il reste
encore. Chacun est aujourd’hui face à ses responsabilités au regard de notre pays, mais aussi au regard de l’histoire. Chacun doit se ressaisir, et retrouver l’essence même de la
politique : être aux services de ceux qui les ont élus et les ont portés, par leur suffrage, par leur confiance, à des postes qu’ils ont simplement confié pour contribuer à
l’amélioration de la vie quotidienne des gens. A la création de valeurs. Pas à leur destruction. Les élus ne sont pas au dessus du peuple. Ils sont aux cotés du peuple, par le peuple et
pour le peuple.
Et avoir du tempérament, de la personnalité, une ligne et une colonne vertébrale politique, çà n’est pas tempêter, vitupérer, s’inscrire systématiquement
en contre et en faux.
Avoir du tempérament, c’est aussi faire le mieux possible ce que l’on a à faire chaque jour.
Que chacun s’y tienne. Que chacun se maîtrise Que chacun soutienne. Que chacun s’attelle à sa tache au lieu de perdre son temps et son énergie à
critiquer, décortiquer, désunir, rajouter de l’inquiétude à l’inquiétude, du dégoût au rejet, du désarroi au désespoir. Il s’agit d’un chemin en apparence plus modeste et plus
long mais je n'en connais pas de plus dur ni de plus sur.
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