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Désirs d'Avenir des Vals de Saintonge

Blog de soutien à Ségolène ROYAL, Présidente de la région Poitou-Charentes.

Le pacte que Sarkozy a passé contre le Smic

Publié le 28 Décembre 2010 par DANIEL GIAT in Emploi, Retraite, Chômage, Social, etc...

Le pacte que Sarkozy a passé contre le Smic

Décrivant, dans son Histoire de la révolution française, la misère qui sévit dans les campagnes à la veille de 1789, Jules Michelet défend l'idée que les mauvaises récoltes, et la famine qui en découle, ne constituent en aucune façon «un phénomène naturel». «Ce n'est ni la pluie, ni la grêle. C'est un fait d'ordre civil: on a faim de par le Roi», écrit-il. Et il ajoute: «La famine est alors une science, un art compliqué d'administration, de commerce. Elle a son père et sa mère, le fisc, l'accaparement. Elle engendre une race à part, race bâtarde de fournisseurs, banquiers, financiers, fermiers généraux, intendants, conseillers, ministres. Un mot profond sur l'alliance des spéculateurs et des politiques sortit des entrailles du peuple: Pacte de famine.»

Dans un tout autre contexte historique, deux cent vingt ans plus tard, c'est un raisonnement voisin que l'on pourrait être enclin de tenir pour décrire la situation des salariés les plus modestes, et notamment ceux qui sont payés au Smic. Car loin de découler de lois «naturelles» de l'économie, ou des seuls effets d'une crise économique historique, les très faibles rémunérations qui gagnent du terrain en France résultent à l'évidence d'un «pacte », «d'une science, un art compliqué d'administration». Sinon un pacte de famine, en tout cas un pacte de misère.

C'est un paradoxe révoltant qui résume sans doute jusqu'à la caricature le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Rarement les plus grandes fortunes françaises n'ont été autant avantagées –au point que le chef de l'Etat s'est vu attribué le quolibet mérité de «président des riches». Mais rarement aussi les plus modestes n'ont été à ce point maltraités. Et s'il en fallait une nouvelle preuve, le gouvernement vient de l'administrer sans la moindre vergogne, en annonçant qu'il ne donnerait aucun «coup de pouce» au Smic et que celui-ci ne profiterait donc le 1er janvier 2011 que de l'indexation minimale prévue par la loi.

Et ceci pour la cinquième année de suite. Ce qui, de mémoire d'experts, est sans précédent. Il s'agit donc d'une très grave injustice, mais aussi d'une erreur économique en ces temps de crise historique. Voici pourquoi:

1. De combien le Smic progressera-t-il le 1er janvier 2011?

La loi prévoit une revalorisation automatique équivalente au montant de l'inflation et à la moitié du pouvoir d'achat du salaire horaire brut ouvrier. En conséquence de cette obligation légale, le salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) sera relevé de 1,6%. Il passera donc de 8,86 euros à 9 euros de l'heure à compter du 1er janvier 2011. Le smic mensuel brut pour 151,67 heures de travail passera de 1.343,77 euros à 1.365 euros. Ce qui correspond à un Smic mensuel net de près de 1.073 euros contre 1.055,42 euros tout au long de l'année 2010.

Mais la loi autorise aussi le gouvernement à aller au-delà de la revalorisation légale. C'est ce que l'on appelle ordinairement un «coup de pouce». Cette faculté, Nicolas Sarkozy a décidé de ne pas en user.

Au 1er janvier 2011, la hausse du Smic n'ira donc pas au-delà de la revalorisation minimale prévue par la loi. C'est ce qu'indique le décret pris par le premier ministre, François Fillon, le 17 décembre dernier : on peut le consulter ici.

En clair, en pleine période de marasme économique et de fortes menaces sur le pouvoir d'achat, le gouvernement a octroyé aux smicards une hausse de seulement 18 euros nets par mois. L'aumône ! Même pas de quoi acheter une baguette de pain par jour...

Le tableau ci-dessous rappelle les hausses précédentes :

Cliquer sur le tableau pour l'agrandir

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