Par najat Vallaud Belkacem, le 03 MARS 2012
Un discours et un moment essentiel dans cette campagne pour le changement, et le redressement de la France. La décentralisation a trente ans. Le 2 mars 1982, sous l’impulsion de François Mitterrand et de son Ministre Gaston Defferre, voyait le jour la loi relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions qui supprimait la tutelle du préfet sur les collectivités locales. Le Président de la République déclarait alors : « La France à eu besoin d’un pouvoir fort et centralisé pour se faire. Elle a aujourd’hui besoin d’un pouvoir décentralisé pour ne pas se défaire ».
La décentralisation a trente ans. Mais c’est un bien triste anniversaire. Jamais autant que sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy la décentralisation n’aura été remise en cause. Il suffit pour s’en convaincre de ne retenir qu’une seule mesure : la suppression de la taxe professionnelle qui réduit à néant l’autonomie financière des Régions. La loi du 16 décembre 2010, sous prétexte d’une simplification dont elle s’écarte en réalité, n’a fait que confirmer les velléités jacobines du gouvernement.
La décentralisation a trente ans aujourd’hui. Cet anniversaire aurait été le meilleur moment pour en construire un nouvel acte. Car c’est bien là le sens de l’histoire comme en témoigne l’exemple des grands pays européens et en particulier de l’Allemagne (dont on avait pourtant cru comprendre qu’il était le modèle du Président de la République). C’est la vitalité de notre démocratie autant que l’organisation de notre pays qui est en jeu.
En 1977, Pierre Mauroy écrivait : « La décentralisation sera au cœur de l’expérience du gouvernement de gauche… La république sera enfin libérée de la monarchie ». Cette phrase est aujourd’hui redevenue d’une grande actualité… Dijon, c’est tout de suite. Le changement, c’est maintenant!