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Désirs d'Avenir des Vals de Saintonge

Blog de soutien à Ségolène ROYAL, Présidente de la région Poitou-Charentes.

Impôts sur les ultras-riches de Hollande : Jérôme Cahuzac réagit

Publié le 3 Mars 2012 par Daniel GIAT in FH 2012

 

Le député-maire de Villeneuve-sur-Lot, en charge des questions fiscales pour le PS, revient sur la mesure des 75 %.

Par Propos Bastien Souperbie


Cahuzac parle d'un « effort patriotique ». 

« Sud Ouest ». Revenons sur ce grand moment de solitude dont vous avez souffert lundi soir sur le plateau d'Yves Calvi, quand il s'est agi d'évoquer l'intention de François Hollande de créer une nouvelle tranche d'imposition à 75 %. Vous avez semblé l'apprendre en direct. Que s'est-il passé ? Une panne de portable ? De télé ?

Jérôme Cahuzac. L'essentiel n'est vraiment pas là. L'essentiel est que François Hollande propose d'en finir avec un système inefficace et injuste. Injuste car on ne peut, contrairement à ce que fait Nicolas Sarkozy depuis cinq ans, cautionner les rémunérations insensées des dirigeants du CAC 40 qui ont augmenté de 34 % en 2010 quand le pouvoir d'achat des Français ne progressait que de 0,1 % cette année-là. C'est-à-dire 340 fois moins ! Une répartition aussi inégalitaire de la richesse produite est inacceptable d'autant qu'elle est inefficace économiquement. Que l'on en juge par le niveau de chômage, les déficits du commerce extérieur ou la faiblesse de l'investissement, notamment en recherche ou innovation, rien ne justifie que ces dirigeants perçoivent chaque année plus de 200 fois le smic !

On insiste, mais comment se fait-il que le chargé des questions fiscales que vous êtes n'ait pas été mis au courant ?

Cette disposition n'est pas de nature fiscale. Il s'agit d'une mesure sociétale dont le rendement sera très faible, raison pour laquelle je n'y avais pas été initialement associé. C'est une mesure exemplaire, comme est exemplaire la proposition de François Hollande de diminuer la rémunération du président de la République et des ministres. Je rappelle que Nicolas Sarkozy s'était augmenté de 172 % dès sa prise de fonction…

L'avez-vous mal pris ?

Je n'ai pas à bien ou mal prendre un choix que le candidat est libre, au cours de sa campagne électorale, de proposer s'il le juge nécessaire. C'est lui, et personne d'autre, qui doit nouer une relation de confiance avec les Français.

Vous êtes toujours ministrable en cas de victoire ?

Une fois encore, la question n'est pas là mais bien de tout faire pour que le changement intervienne le 6 mai prochain. Quant au rôle que je jouerai, il dépend des électeurs. D'abord lors de l'élection présidentielle, puis lors de l'élection législative dans la circonscription de Villeneuve-Fumel.

Cette mesure sonne comme un coup de barre à gauche.

C'est une mesure de justice. La France doit être redressée et tous nous devrons consentir des efforts qui, pour être acceptés, devront être justes et équitables. À ceux qui peuvent le plus de contribuer le plus.

Vos détracteurs ont estimé que cette mesure contribuerait à un exil fiscal mais également à tuer le sport français, le football professionnel en premier.

Des industriels très capables de diriger une entreprise pour moins d'un million d'euros par an sont déjà très nombreux ! Quant aux footballeurs, je suggère que leur niveau de rémunération soit indexé sur le nombre de leurs tirs cadrés… Plus sérieusement, les contrats de ces professionnels prévoient souvent des rémunérations nettes d'impôts. Je rappelle par ailleurs que Roosevelt, qui n'avait pas la réputation d'être un collectiviste, avait instauré un taux de 80 % en 1936. Un taux qui n'avait en rien dissuadé l'investissement ni la prise de risque !

Est-ce une démarche patriotique ?

Placer cette demande sous le signe de l'effort patriotique me paraît aujourd'hui de bon aloi.

Que vous inspire l'opposition de Nicolas Sarkozy à cette mesure ?

Elle est conforme à ce que fut son attitude tout au long de son quinquennat. Il aura été non pas le président des riches, mais des très riches. Il l'a d'ailleurs été dès le soir de sa victoire au Fouquet's. Ses tentatives pour apparaître aujourd'hui comme le candidat du peuple sont pathétiques.

Que pensez-vous du sondage que publie « Sud Ouest » (ci-dessous) ?

Qui pourrait s'étonner qu'une très nette majorité souhaite en finir avec un système inégalitaire, injuste et inefficace économiquement ? Ce sondage confirme que la proposition de François Hollande correspond au besoin de justice que, majoritairement, nos concitoyens expriment.

Une nette majorité pour une tranche à 75 %

Lundi soir, en direct à la télévision, François Hollande a proposé de créer une nouvelle tranche d'impôts à 75 % pour les revenus supérieurs à 1 million d'euros. L'annonce de cette mesure a suscité une levée de boucliers à droite, où l'on a parlé de « folie fiscale », mais aussi dans le monde du football professionnel, où la perspective de payer plus d'impôt n'enchante personne.

Les Français semblent en revanche beaucoup plus sereins. Selon notre sondage BVA, 65 % d'entre eux seraient en réalité favorables à une taxation à 75 % et 36 % y seraient même très favorables.

Si elle recueille l'assentiment d'une large majorité de Français, la proposition de François Hollande reste toutefois politiquement très clivante.

À gauche, elle fait presque l'unanimité : 90 % y sont favorables. Au centre, elle divise : 50 % des sympathisants du Modem la soutiennent mais 48 % s'y déclarent opposés. À droite, 32 % seulement se disent favorables mais avec une séparation très nette entre les sympathisants UMP et ceux du Front national. Côté UMP, le pourcentage d'opinions favorables s'établit à 20 % alors qu'il grimpe à 69 % chez les sympathisants FN.

En fonction des revenus

À part les sympathisants UMP, toutes les autres catégories de population prises en compte par l'institut de sondage sont majoritairement favorables à l'instauration d'une tranche à 75 %. Mais avec des nuances directement liées au niveau de revenu. Plus ceux-ci sont élevés, plus le pourcentage d'opinions favorables diminue.

C'est le cas si les résultats du sondage sont analysés en fonction de la catégorie professionnelle. Le pourcentage de personnes favorables, qui est de 72 % dans les CSP -, descend à 62 % dans les CSP +.

C'est également le cas si l'on s'intéresse à l'opinion des Français en fonction des revenus des foyers. Le pourcentage d'opinions favorables, qui est de 74 % pour des revenus inférieurs à 1 500 euros, glisse à 67 % dans la tranche 1 500-3 500 euros et tombe à 58 % pour les revenus supérieurs à 3 500 euros. Dans cette dernière catégorie, le pourcentage de personnes tout à fait opposées atteint 23 % alors qu'il s'établit à 12 % pour les 1 500-3 500 euros et à 8 % pour les moins de 1 500 euros.

Source: http://www.sudouest.fr/

 

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