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Désirs d'Avenir des Vals de Saintonge

Blog de soutien à Ségolène ROYAL, Présidente de la région Poitou-Charentes.

Ne pas laisser Sarkozy récolter les raisins de la colère

Publié le 24 Avril 2012 par Daniel GIAT in zeredac

Sarkozy dernier meeting avant le 1er tour à Nice - cc UMP Photos

Sarkozy, dernier meeting avant le 1er tour à Nice - cc UMP Photos

Par Beaumarchais

Suite au score historiquement élevé du Front National au premier tour de l’élection présidentielle, un débat agite le monde politique, les médias et les politologues en tous genres : le vote pour Marine Le Pen est-il un vote d’adhésion et de colère ?

Ce débat nous semble un peu vain. Si plus de 6 millions de Français ont voté pour la présidente du Front National, c’est qu’ils n’ont pas voté pour d’autres candidats et donc que ceux-ci ne leur ont pas apporté les réponses qu’ils attendaient à leurs problèmes, à leurs angoisses et à leurs attentes.

Les maux de notre société, nous les connaissons.

Le chômage qui a explosé en cinq ans pour dépasser les 10% de la population active, des fermetures d’usines par centaines, des plans sociaux, des délocalisations. La peur du lendemain même chez ceux qui ont un emploi. Le sentiment de déclassement chez 70% des Français.

Le pouvoir d’achat qui a régressé quoiqu’en dise Nicolas Sarkozy et malgré sa promesse la plus forte de 2007. Des factures énergétiques qui ont explosé, les prix de l’essence qui battent des record sans que le gouvernement n’ait tenté quoi que ce soit pour enrayer cette hausse. De plus en plus de ménages tombant dans la précarité.

Une véritable saignée des services publics en milieu rural, là où le Front National a enregistré ses plus fortes progressions. L’ésotérique Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) mise en œuvre par Nicolas Sarkozy s’est traduite par des fermetures compréhensibles par tout un chacun de bureau de postes, de gares, de classes, d’écoles parfois, de gendarmerie, de trésoreries. Un pan entier du territoire français s’est senti abandonné par l’Etat.

Un quinquennat émaillé de scandales politico-financiers dans lesquels le président de la république et des membres de sa garde rapprochée sont impliqués, une pratique népotique du pouvoir, des privilèges accordés aux plus favorisés quand les efforts sont demandés au plus grand nombre comme avec la TVA sociale, une proximité malsaine entre le pouvoir et les forces de l’argent. Bref, le sentiment d’un système corrompu selon les mots de Ségolène Royal qui ne pouvait que favoriser le parti anti-système.

Nicolas Sarkozy a beau tenter de se cacher derrière la crise pour occulter son échec cuisant dans tous ces domaines, il en est le responsable puisque c’est à lui que les Français ont confié la responsabilité de conduire le pays durant cinq ans, à lui qui disait vouloir être jugé sur ses résultats.

Par son incapacité à répondre à la détresse de tant de Français, Nicolas Sarkozy a planté la vigne qui a donné les raisins de la colère de dimanche.

Après avoir échoué à le faire au premier tour, il tente de nouveau, en vue du second tour, sans honte et avec un culot d’acier, de récolter ces raisins en épousant cette colère, en se présentant comme celui qui comprend le peuple qui souffre, en réceptacle compréhensif de ses angoisses. Comme s’il n’avait pas présidé la France pendant un mandat entier.

François Hollande et ses amis doivent apporter une réponse aux électeurs du Front National sur les sujets qui les préoccupent mais également rappeler et rappeler sans cesse qui est responsable de cette situation. Ils ne doivent pas laisser Nicolas Sarkozy se couler tranquillement dans les habits neufs qu’il s’est lui-même taillé. Plus que jamais, il faut le renvoyer à son bilan.

Pas écouté pendant cinq ans, lucide sur le positionnement tactique du candidat de l’UMP, l’électorat frontiste risque bien de rester sourd à l’appel à l’aide du président sortant, cette figure emblématique du système qui l’a déçu.

Le combat de Nicolas Sarkozy est décidément impossible. En desesperado, il entraîne avec lui aux confins de l’extrême-droite la droite républicaine, au point que certains de ses soutiens, comme Chantal Jouhanno, tirent la sonnette d’alarme.

Il reste encore dix jours avant la fin de la campagne. Le temps va être long.

Source : http://zeredac.com/2012/04/24/ne-pas-laisser-sarkozy-recolter-les-raisins-de-la-colere/

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